La mobilisation contre la reforme des retraites, lors de la journée d’action de samedi, a nettement chuté en France. Les syndicats doivent décider de la suite du mouvement lundi.
Le verdict est sans appel. Il y avait, samedi, presque deux fois moins de manifestants dans les cortèges en France que lors de la journée du 28 octobre. Quelque 375.000 personnes ont manifesté contre la réforme des retraites dans tout le pays, contre 560.000 le 28 octobre, selon le ministère de l'Intérieur. La CGT a recensé 1,2 million de personnes dans les défilés, contre près de deux millions lors de la précédente journée d'action.
Il faut dire que la réforme a été définitivement adoptée par le parlement, le 27 octobre, ouvrant la voie à sa promulgation par le président de la République. Saisi par le Parti socialiste, le Conseil constitutionnel doit statuer sur la réforme d'ici le 2 décembre. Nicolas Sarkozy pourra alors promulguer la loi dans les 15 jours suivant l'aval des Sages. Une loi qui repoussera de 60 à 62 ans l'âge légal de départ à la retraite et de 65 à 67 ans l'âge pour un départ à taux plein.
Après deux mois de mobilisation, le mouvement de contestation s'essouffle. Et ce d'autant plus que 71% des Français ne croient pas au retour à l'âge légal de départ à la retraite à 60 ans, selon un sondage réalisé par l'Ifop et la Fondation pour l'innovation politique (Fondapol)*, dont le Journal du Dimanche publie les résultats. Concernant le passage de l'âge légal de 60 à 62 ans, 64% des personnes interrogées estiment qu' «il fallait bien en passer par là» (95% pour les sympathisants UMP et 40% chez les sympathisants de gauche), tandis que 36% affirment qu' «il fallait s'y opposer par tous les moyens» (60% à gauche, contre 5% côté UMP).
La résignation s'est installée
Les Français sont donc résignés. «La réforme est perçue comme nécessaire et non politique», commente Dominique Reynié, directeur de la Fondapol dans les colonnes du JDD. Ils étaient 47% à soutenir le mouvement de samedi, l'estimant «justifié», contre 63% pour la manifestation du 28 octobre et 71% pour celle du 12 octobre. A l'inverse, 53% des Français jugeaient donc que la manifestation d'hier n'était «pas justifiée». Alors que le PS s'est engagé à ramener l'âge légal de départ à la retraite à 60 ans en cas de victoire à l'élection présidentielle de 2012, seulement 29% des Français croient à cette promesse. Le PS n'aura pas gagné la bataille de la crédibilité dans ce conflit des retraites, conclut l'enquête.
En attendant, reste la question de la suite du mouvement. L'intersyndicale se réunit lundi pour en décider. Les syndicats ont déjà convenu cette semaine d'un nouveau «rendez-vous» entre les 22 et 26 novembre.
* Sondage réalisé du 2 au 4 novembre 2010 auprès d'un échantillon de 1007 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
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Par Isabelle de Foucaud
Journaliste, LE FIGARO
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