Orthographite aigüe
La fréquence de nos chroniques en témoigne: le péché contre l’orthographe est le plus répandu dans la rédaction. Il est aussi le moins toléré par les lecteurs qui, à chaque écart, nous rappellent plus ou moins vertement nos devoirs de journal de référence. Depuis deux semaines, hélas!, la matière ne manque pas, la rédaction semblant saisie d’une crise d’“orthographite” aiguë.
A en juger par la teneur des réactions, le pire a été commis dans un article de page Trois, “Camarades ennemis” (Le Monde du 13 novembre). “Je lis calmement l'article consacré aux relations tendues entre Martine Aubry et François Hollande, lorsque, tout à coup, mon sang ne fait qu'un tour: “La direction du PS accuse François Hollande d’avoir laissé un parti en déserrance”. Je relis la phrase, ma colère ne se dissipe pas. La torsion orthographique opérée sur le mot “déshérence” est une provocation inutile. La langue “essaimesse” gangrène la page Trois. Comme les autres, le mot “déshérence” revendique un sens que l’orthographe suggère. Il s’agit là d’héritage vacant. Cette faute “hénaurme” infléchit la signification du mot du côté de l’errance”, écrit Christian de Maussion (Paris). “Un tel niveau d'inculture, car il ne s’agit évidemment pas d’une faute de frappe accidentelle, est proprement inadmissible. (...) La procédure de recrutement de vos journalistes gagnerait à inclure une toute simple dictée, cela éviterait des risques d’infarctus à vos lecteurs”, renchérit Jean-René Mariaux (Beynac, Haute-Vienne).
(…)
► LE MONDE
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