quinta-feira, 28 de maio de 2009

Violências na escola : o que se sabe e o que funciona

A publicação francesa “Cahiers Pédagogiques” entrevistou Éric Debarbieux, reconhecido especialista em violência escolar.

Cahiers pédagogiques : Face à la violence à l’école il est question de favoriser les systèmes de détection. Que nous disent les recherches internationales, sur leur efficacité et leur rapport qualité-prix ?

Éric Debarbieux : Il est vrai que sous le coup d’un certain affolement, des solutions techniques sont réclamées à corps et à cris : ainsi aux USA on propose des logiciels de profilage, ailleurs on réclame de la vidéosurveillance, des détecteurs de métaux dans les écoles pour les protéger des envahisseurs. Le marché de la sécurisation de l’espace scolaire devient extrêmement porteur. La moindre des précautions avant d’adopter ce type de « solutions » est d’examiner leur efficacité -voire leurs effets-pervers - ce que la recherche permet amplement de faire. La vidéosurveillance a été largement évaluée, d’une manière plus générale qu’au seul niveau scolaire, et il faut bien dire que les résultats sont décevants. Deux criminologues anglais, parmi les plus respectés (Welsh et Farrington de l’université de Cambridge en 2002) ont évalué avec de hauts standards scientifiques l’impact de celle-ci et leurs conclusions sont sans appel : la vidéosurveillance ne diminue que de manière très marginale la délinquance (moins de 6% de faits en moins). Plus intéressant encore : elle a des effets pervers dans le sens d’une démobilisation des personnels de surveillance, s’en remettant à la magie technologique. En réalité elle n’est efficace que dans des secteurs où ces personnels sont actifs et visibles. Que dans les cas de terrorisme la vidéosurveillance ait pu servir à appréhender les coupables est un autre problème : elle ne les a pas dissuadés de passer à l’acte et elle ne les en a pas empêchés. Indépendamment de toute glose politique sur une société « Big Brother » de la surveillance des citoyens ordinaires, la recherche montre d’abord que ça ne fonctionne pas. Des mesures parfois réclamées après des épisodes dramatiques impliquant des armes s’avèrent tout autant inefficaces. Il en va ainsi des détecteurs de métaux à l’entrée des établissements, lesquels, soit dit en passant et contrairement à la légende, ne sont présents que dans moins de un pour cent des écoles américaines (d’après le très officiel rapport annuel Indicators on Crime Safety en 2006). Les effets pervers en sont bien connus : ressentiment croissant des élèves par sentiment de mépris, surtout quand cela se double d’opérations comme la fouille des cartables, et du coup augmentation de la violence anti-institutionnelle. Une recherche de Randall R. Beger, un juriste américain, en 2003, suggère que l’usage excessif et agressif de mesures de sécurité à l’école peut nuire aux élèves en augmentant leur méfiance et leur sentiment d’insécurité et en leur déniant des droits essentiels. Pour ce chercheur, ces mesures excessives augmentent la violence entre élèves ; elles sont, sous prétexte de s’en protéger, une interférence de l’environnement dans le lieu des apprentissages. Beger va jusqu’à dire que certaines de ces mesures violent le fameux quatrième amendement de la constitution qui protège le citoyen des actions autoritaires de l’État et de la Police.

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Fonte: Cahiers Pédagogiques

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