sábado, 1 de maio de 2010

«La délicate intégration des compétences dans les programmes»

L’observateur attentif n’aura pas pu rater la révolution en cours dans la rédaction des contenus d’enseignement. D’une présentation dans les années soixante-dix qui ressemblait au sommaire d’un manuel scolaire, on est passé progressivement à une rédaction de plus en plus précise incluant notamment des indications didactiques. Cela a eu comme conséquence immédiate, un allongement du texte des programmes qui n’est pas synonyme d’un alourdissement : être plus précis dans les formulations ne signifie pas nécessairement être plus exigeant ou plus complet. Derrière la plupart de ces indications, on peut repérer l’apparition progressive des compétences/capacités [1]. Ce changement est le résultat d’une histoire, il occasionnera des mutations pédagogiques profondes et enfin, il s’inscrit dans un mouvement international.

Le résultat d’une histoire

Depuis la fin des années quatre-vingt, s’est répandue l’utilisation du mot compétences dans l’enseignement général. Il s’agit là d’une véritable révolution culturelle. En effet, son utilisation dans le système éducatif remonte au début des années soixante-dix dans la définition des diplômes professionnels (CAP, BEP, BTS [2]). Une tentative timide a ensuite été menée au milieu des années quatre-vingt dans l’enseignement général : les objectifs de référence pour la classe de seconde qui détaillaient les compétences à développer chez les élèves dans six disciplines [3]. En dépit des moyens importants mis en œuvre à l’époque (publications envoyées dans chaque lycée, stages nationaux de formation), cette réflexion n’a pas eu d’influence sur le fonctionnement des classes de seconde et plus généralement du lycée. C’est assez normal si l’on considère qu’aucune obligation de suivre cette démarche n’était faite aux enseignants. On aurait pu espérer que les évaluations, qualifiées abusivement de diagnostiques [4] de CE2, 6e puis secondes entraineraient des changements de fond : en effet, pour la première fois, les enseignants disposaient à travers les cahiers d’évaluation, de l’analyse des capacités/compétences mises en jeu et développées au cours de l’année : cela n’a pas suffi !

La mise en place des modules dans les classes de secondes [5], la référence à des groupes de besoins plus qu’à des groupes de niveau dans les textes officiels [6] aurait pu/dû encourager l’évolution vers une prise en compte des compétences. Au lieu de cela, ce sont les structures qui se sont conformées aux schémas anciens : les modules sont devenus de simples dédoublements, les évaluations de début d’année ont été abandonnées parce que sans effet notable sur la réussite des élèves… Ainsi, les évolutions de méthodes ou de structures ne sont-elles pas réellement concrétisées.

Enfin, on peut noter un changement très prudent dans la rédaction des programmes où selon les disciplines, le terme de capacités est progressivement utilisé depuis les années quatre-vingt-dix : mathématiques, SVT, éducation physique et sportive par exemple.

Cahiers Pédagogiques

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