terça-feira, 28 de outubro de 2008

A escola contra a guerra civil

Philippe Meirieu e Marc Giraud reflectem no livro L’école ou la guerre civile sobre vários aspectos da escola e sobre os problema que a apoquentam. Aqui fica um "cheirinho" do conteúdo de tal publicação, disponível on-line.

Or, le chef d’établissement ne doit pas oublier que l'éducation des personnes n'est pas tout à fait la même chose que la fabrication d’objets. Le sort des élèves ne peut jamais être tranché sur les seuls critères économiques de rentabilité, même lorsqu’il s’agit d’ « enfants-bolides », comme les appelle le psychanalyste Francis Imbert: enfants perdus, sans repères, incapables de se maîtriser, apparemment inadaptés et réfractaires au système éducatif. Ce sont des malades dans l’école - sinon des malades de l’école - qu’on ne peut pas plus abandonner que n’importe quel autre malade. Il y a bientôt quarante ans, les enfants de Barbiana, un petit village italien, écrivaient dans la Lettre à une maîtresse d’école que “l’école se comporte comme un hôpital qui soigne les bien-portants et met dehors les malades”. C’est effectivement le meilleur moyen de s’assurer de bonnes statistiques de réussite! Mais on en arrive vite aux dérives constatées en Grande-Bretagne, des médecins ont refusé d’opérer des patients considérés comme condamnés. Pas plus que la médecine ne peut accepter de limites au delà desquelles il ne serait plus rentable de soigner un malade, les enseignants ne peuvent adopter de critères d’après lesquels il ne serait plus rentable de s’occuper d’un élève. Rien, jamais, ne peut justifier que l'on abandonne un enfant et qu'on le rejette au delà du cercle de l'humain, avec une image tellement négative de lui-même qu’elle coupe à jamais le lien social déjà distendu.

Philippe MeirieuMarc Guiraud, L’école ou la guerre civile, page 102


Malheureusement, devant la difficulté, sinon l’impossibilité, à évaluer l’obligation de moyens, on se rabat sur la mesure des résultats. Notre société sacrifie son pouvoir de jugement sur l’autel des statistiques... comme les hommes politiques sacrifient leur pouvoir de réflexion sur l’autel des sondages. Les pourcentages de réussite au baccalauréat et au brevet des collèges, les moyennes d’âge, les courbes en tous genres, certes il faut les prendre en compte, mais seulement comme des indicateurs, non comme des buts. D’ailleurs, on ne sait pas si ces chiffres sont dus aux efforts du professeur ou à ceux des élèves... les deux probablement, ce qui relativise les résultats et invite à la plus grande prudence dans leur interprétation.

Idem, ibidem, pages 106-107


Sous la menace constante du terrorisme des statistiques, on succombe à la tentation de l’économisme scolaire qui consiste à juger l’école à partir de ce que l’on sait déjà évaluer. Or, le moyen de mesure n’a pas à dicter sa loi à l’institution, ni à oblitérer ses objectifs fondamentaux - comme l’accès au sens des savoirs et à la parole socialisée - pour lesquels nous ne disposerons jamais d’outils statistiques. La société du fichier informatique passe son temps à se référer aux seuls chiffres livrés par les ordinateurs.

Sommes-nous en train de fabriquer un monde le microprocesseur remplace le cerceau, le silicium la matière grise, le logiciel le neurone ? Le projet que nous réclamons pour notre école place au premier plan la formation de l’homme: il ne peut pas être ni inspiré ni dirigé par des données statistiques.

Idem, ibidem, page 107

Nenhum comentário: