segunda-feira, 5 de outubro de 2009

Des causes inattendues du stress des enseignants

Enseigner à l'école primaire ou au collège n'est pas un métier de tout repos - ni en France, ni ailleurs, à en croire les nombreux livres et études publiés depuis dix ans sur le stress des enseignants. En voici une de plus, venue de Grande-Bretagne : elle s'emploie à analyser, d'une part, les facteurs de stress, et, d'autre part, l'efficacité des stratégies adoptées par les enseignants pour y faire face.

Les auteurs ont évalué le niveau de stress chez 704 enseignants professant dans des écoles publiques, primaires ou secondaires, du sud de l'Angleterre, et allant, en qualification, de l'instituteur de base au directeur. On ne donnera ici que les principaux résultats :

― Le stress est plus élevé chez les jeunes enseignants, et chez les femmes.

― Le stress vient d'abord des autorités scolaires (travail administratif, pressions exercées par le directeur et par la hiérarchie). Le comportement des élèves ne vient qu'en second.

- Le principal facteur de protection contre le stress est la bonne qualité des relations avec les collègues de travail. Les auteurs remarquent qu'on trouve dans un même établissement scolaire des enseignants qui estiment que l'ambiance est bonne, et se disent peu stressés ; et des enseignants qui jugent l'ambiance mauvaise, et se plaignent du stress. Donc, les mêmes conditions de travail sont ressenties ou non comme stressantes selon que l'on s'entend mal ou bien avec ses collègues.

Parmi les stratégies employées pour lutter contre le stress, deux apparaissent comme contre-productives : le désengagement (renoncer à faire des efforts, regarder la télé, rêver...) et la suppression d'activités concurrentes (hobbies, tâches domestiques...). Les auteurs font l'hypothèse que le désengagement engendre un sentiment de dévalorisation, et que la réduction des autres activités crée un cercle vicieux : elle met encore plus l'accent sur les tâches d'enseignement, les faisant paraître d'autant plus lourdes et donc plus stressantes, ce qui pousse l'enseignant à réduire encore davantage ses autres occupations.

La stratégie la plus efficace est la recherche active de solutions : changer de stratégie, élaborer un plan d'action, etc. En revanche, l'appel à l'aide n'a guère d'effet, ni positif, ni négatif - ce qui peut sembler curieux. Les auteurs pensent qu'en lançant un appel tous azimuts, l'enseignant en détresse recueille à la fois bons et mauvais conseils, dont les effets s'annuleraient.

Attention : cette étude a été effectuée sur des enseignants anglais, et elle ne doit pas être extrapolée sans précaution à leurs collègues français.


REFERENCES
Jayne Griffith, Andrew Steptoe et Mark Cropley, « An investigation of coping strategies associated with job stress in teachers ». British Journal of Educational Psychology, n° 69, décembre 1999.

SCIENCES HUMAINES

Nenhum comentário: