Entrevista a François Dubet, um sociólogo francês que tem realizado estudos sobre a juventude, a Educação e as transformações da instituições, que responde a questões sobre a Escola, formulando hipóteses sobre as dificuldades de a reformar.
Vous voulez dire qu’au cours des années 1980-1990, on a changé de système?
Oui. On a ouvert les portes du lycée non plus à 12 ou 15 % mais à 70 ou 80 % d’une classe d’âge. On a donc changé d’école. Mais dans notre imaginaire, celui des enseignants et de nos hommes politiques, c’est toujours la même école républicaine, qu’il faudrait simplement adapter. D’où beaucoup de souffrance chez les élèves et les enseignants, parce que l’on est dans une forme et des objectifs scolaires qui ne sont plus ceux qui conviennent.
L’école républicaine a fonctionné sur des principes assez simples. D’abord, chaque catégorie avait son école : aux classes populaires, l’école élémentaire, aux catégories intermédiaires, le collège, aux bourgeois, le lycée. Ensuite, ne faisaient des études longues que les héritiers ou les boursiers, c’est-à-dire des élèves « croyants », disposés à jouer le jeu scolaire. Enfin, c’était une école dont tous les gens n’attendaient pas qu’elle leur donne une position dans la société, qui restait largement déterminée en amont par la naissance.
La massification a transformé l’école républicaine en école méritocratique, en disant aux élèves : vous deviendrez ce que vous avez fait à l’école. Cela change complètement la règle du jeu, qui se tend et devient beaucoup plus cruelle. Car l’échec scolaire ne signifie plus seulement « je ne suis pas doué pour l’école », mais « je vais rater ma vie ». D’où des comportements utilitaristes chez les élèves, qui passent leur temps à calculer ce qu’il est rentable de faire ou pas : ils ne travaillent pas la physique par amour du savoir mais pour aller en terminale scientifique.
Face à cela, une tendance réactionnaire s’est affirmée dans l’école, qui estime qu’il faudrait retrouver la culture d’avant, les élèves d’avant, les professeurs d’avant. Ce qui me paraît tout à fait raisonnable, à condition d’exclure 70 % des élèves… Et pourquoi pas de rétablir un examen d’entrée en sixième!
Fonte: Sciences Humaines
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